Le CHAOS SYRIEN


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En  plein cœur de l’été alors que la rampe médiatique est tournée vers Rio, l’Europe et la France en particulier gardent un regard vigilant sur ce chaudron infernal où les minorités sont depuis longtemps prises en otage par un islamisme radical tentaculaire qui a mis en échec toutes les tentatives européennes  de stabilisation de la région élaborées au début du siècle dernier.

Ce vendredi 12 aout DAECH a enlevé 2.000 civils pour couvrir sa fuite de la ville de Minbej vers la ville de Jarablous fief de l’EI sur sa route de ravitaillement entre la Turquie et Raqqa ville de l’Est de la Syrie quartier général de l’ÉTAT Islamique depuis 2014 que les Kurdes ont pour objectif principal avec le soutien des Etats-Unis.

Il faut avoir en mémoire les craintes séculaires que nourrit la Turquie vis à vis des Kurdes.

Les Kurdes sont entre 25 et 30 millions ils ont leur langue propre, il ne parlent ni arabe ni turcs et sont en majorité des musulmans sunnites installés depuis le IX° siècle dans une région de montagnes et de hauts plateaux frontaliers de la Géorgie, de la Turquie, de la Syrie, de l’Arménie, de l’Iran et de l’Irak.

Ils sont 1.500.000 en Turquie, 6.000.000 en Iran, 4.000.000 en Irak et 800.000 en Syrie.

le traité de Sèvre de 1920 après la victoire des alliés (l’empire Ottoman arrêté aux portes de Vienne) prévoyait la création d’un grand Kurdistan rejeté par Mustapha Kemal (Atatürk) ; suivi du traité de Lausanne plus avantageux pour la nouvelle république Turque.

L’autonomie relative dont jouissent les Kurdes d’Irak depuis la guerre du golfe (1990-1991) inquiète les turcs  qui craignent par un effet de contagion la création d’un ensemble Kurde autonome et indépendant, ce fut l’une des raisons pour laquelle la Turquie pourtant membre de l’OTAN  refusa le droit de passage aux forces américaines sur son territoire. Ce grand Kurdistan a toujours suscité la farouche opposition de la Turquie mais aussi de l’Iran de l’Irak et de la Syrie.

Pour l’heure les Kurdes semblent plus préoccupés par la reprise de Raqqa que par celle de Mossoul.

C’est bien sur le terrain en Syrie et en Irak, que les combats seront décisifs. Loin du théâtre des opération, Nous sommes bien en guerre et nos moyens sont déployés sur deux fronts :

  • à l’intérieur  dans le cadre de la lutte contre le terrorisme par la prolongation de l’état d’urgence votée le mois dernier puis par l’activation de la réserve opérationnelle décidée par F. HOLLANDE en conseil de défense dans la foulée. D’autres moyens sont mis en œuvre pour lutter contre les réseaux de financement du terrorisme à quoi s’ajoute une coopération renforcée des forces de police et autorités judiciaires européennes.
  • à l’extérieur dans le cadre de l’opération Chammal lancée depuis septembre 2014, montée en puissance le 13 novembre 2015 après les attentats de PARIS et de Saint Denis et dont le renforcement a récemment été annoncé par le chef de l’état avec la mise sur zone du groupe naval du Charles de Gaulle en septembre.

La position française vis à vis de la Syrie est ferme et constante depuis le début de la crise : seule une véritable transition politique est à même de résoudre la crise et de réduire l’extrémisme, elle s’en tient à la position Onusienne et aux décisions du conseil de sécurité(résolution 2254) : Concrètement le calendrier de transition  a commencé le 1er aout à travers la mise en place à compter de cette date d’un gouvernement de transition dont Assad ne peut en aucun cas être l’issue. Le récent rapprochement des despotes Erdogan et Poutine n’est donc pas le fruit du hasard.

Parallèlement la France  s’efforce de contribuer à la stabilisation de l’Irak qui demeure une clef de la solution à ces conflits issus pour la plupart du détournement des printemps arabes par les islamistes radicaux encore puissants en Lybie mais   stoppés en Afrique subsaharienne grâce à l’intervention française au Mali.

Outre la crise Syrienne, Sur le pourtour méditerranéen :

En Égypte al-Sissi s’est lancé dans l’éradication de la confrérie des frères musulmans.

Au proche Orient, malgré une crise migratoire sans précédent la situation parait stabilisée.

Seule La Tunisie engluée par son voisin Lybien reste très fragilisée.

Les prochaines échéances politiques dans toutes les démocraties du monde seront sous haute tension en  France, en Italie, en Allemagne, aux états unis et ne seront pas sans effets sur les conflits qui persistent et qui menacent le monde.

Une chose est certaine : L’Europe encore estourbie par le brexit va devoir rapidement se ressaisir et se pencher au chevet de la Méditerranée et de l’Afrique.

la France, jusque-là, a tenu son rôle au sein des nations unies, elle devra demain conforter et tenir son rang de grande puissance.

 

Les pays de la coalition contre DAECH:

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